Saturday, May 26, 2007

WTF (suite)

Je continue sur les mauvais développeurs. Après un peu de réflexion, je me dis que ce n'est pas leur faute. J'en étais peut-être déjà arrivé à cette conclusion auparavant, mais en tant que mauvais développeur, c'est mon droit de réinventer la roue. Bref. S'il y a tant de mauvais programmeurs, depuis si longtemps, et que les choses ne changent pas, c'est un simple problème d'offre et de demande. Les entreprises se contentent de ce qu'elles ont, et ne demandent pas mieux. Elles ne sont pas prêtes non plus à mettre le prix pour de bons développeurs. Le marché de l'informatique applicative se compose de fournisseurs, les éditeurs, les entreprises de conseil, et les clients, chez lesquels tournent les applications. En général, les éditeurs cherchent de bonnes compétences, en tout cas on l'espère. En effet, le coût du produit et sa réputation, dépendent beaucoup de sa qualité. Malheureusement aussi, du talent des commerciaux et de sa capacité à verrouiller un marché. Et quand on monopolise un marché, on a moins d'efforts à fournir du point de vue qualitatif. Mais d'une manière générale, les développeurs sont bons, et sont payés en conséquence. Voir Google et Microsoft entre autres, dont la politique est de recruter les meilleurs éléments et de les motiver par de bons salaires et des avantages en nature. Côté utilisateurs, clients, la logique est différente. Si on n'achète pas une application, on la fait développer en interne, soit par des développeurs maisons, soit par des consultants. En général, le client ne connaît à l'informatique, la considère comme un simple moyen, et ne comprend pas un certain nombre de problématiques de qualité, d'architecture, ...qui influent grandement sur le prix et la qualité du logiciel. Le client veut son logiciel rapidement et pour pas cher. Donc on développe vite, en rognant sur les étapes de conception et de test, et on n'est pas trop exigeant sur le niveau des intervenants, qu'on ne sait pas trop évaluer de toute façon. Et après on paye des gens pour maintenir l'application. Ces pauvres damnés passeront alors des moments misérables à s'arracher les cheveux en criant WTF?!?!!, à essayer tant bien que mal à ajouter de nouvelles fonctionnalités à l'application, et seront frustrés à mort parce qu'ils ne pourront mettre en oeuvre quasiment aucune de leurs idées d'amélioration, parce qu'on ne touche pas impunément une application qui est en production et qui fonctionne à peu près correctement. Mes conclusions sont donc que, d'une part, les entreprises dans leur grande majorité n'ont pas intérêt à ce que les développeurs aient un excellent niveau, et que par conséquent les écoles n'ont aucun intérêt à améliorer la formation des ingénieurs de développement, qui en réalité ne seront pas vraiment des ingénieurs mais des techniciens améliorés, et enfin, heureusement que peu de développeurs sont très bons et que la majorité est se capable de se contenter de son niveau de compétence et de salaire, car vu les tâches et les moyens qui leurs sont en général proposés, ils se tireraient rapidement une balle ou reconvertiraient en gardiens de chèvres.

Thursday, May 24, 2007

WTF?!?

Je vois dans beaucoup de blogs américains des acronymes que j'arrive en général à déchiffrer. J'ai découvert cette manie aux Etats-Unis, il m'a fallu des mois pour comprendre ce que signifaient ASAP et FYI. Depuis, j'ai appris, entre autres, OMG, WTFIGO, et WTF. WTF = What the fuck!?!!! C'est ce que je me dis des fois en lisant des bouts de codes qui traînent dans mon projet. Ou des fois quand je relis mon propre code. Et la question que je me pose souvent est: combien de développeurs réalisent-ils qu'ils sont médiocres et qu'ils sont uné menace pour la société (héhéhé...)??? Moi je l'ai compris depuis longtemps. Je le dis à tout le monde que je suis nul, et le malheur c'est que personne ne me croit. On me traîte de pessimiste, on me dit que je suis négatif, que de toute façon je ne suis jamais content, que je me dévalorise trop. Ces gens-là n'ont rien compris. Je suis simplement objectif. Evidemment, je continue à exercer mon métier parce que c'est tout ce que je "sais" faire, en attendant de trouver ma voie. Et nous sommes des millions comme ça. Certains sont de pauvres aveugles, qui pensent que sortis de leur école d'ingénieur, ou peut-être avec quelques années d'expérience, ils sont de bons développeurs. Non! Ce sont des nuls, ils devraient simplement le reconnaître, soit leur formation a été très insuffisante, c'est le gros problème de la filière informatique, voire même ingénieur dans son ensemble, soit ils n'ont tout simplement pas ce qu'il faut pour être de bons développeurs. Pour moi, le développement, c'est comme de l'artisanat, il faut une formation solide, de l'apprentissage avec des gens d'expérience. Le problème en informatique, c'est la formation, je l'ai dit, et le fait que les fameux gens d'expérience...sont soit nuls eux mêmes, soit il n'y en a pas, car on ne fait pas de vieux os dans l'informatique. Partout où j'ai travaillé, je n'ai rencontré que très peu de bons, de pros, qui ont des outils et des méthodes, et j'ai beaucoup appris à leur contact. Le reste de mes rencontres n'a fait que renforcer mon pessimisme à propos de la profession. C'est dommage, car le développement, c'est autre chose que les pauvres informaticiens vendus comme consultants qui doivent traîner des costards minables sur des missions merdiques. Ca sent le vécu...
Tout ça pour dire que je consulte depuis peu le blog WTF, ce qui signifie Worse than failure, et qui publie des horreurs trouvées par des ninfomanes sur leurs projets. Entre autres, cet article m'a remotivé pour écrire un petit quelque chose après 1 mois de silence. Il y a aussi celui-là, une vraie perle...