Ma précédente mission, au front office pour une grande banque, a été interrompue au bout de 11 mois. Je l'avais commencée en mai 2008, soit quelques mois avant l'éclatement de la fameuse bulle financière. Evidemment, avec la crise, les conversations au travail ont de plus en plus été tournées vers l'économie, les cours de la bourse, les défauts du système financier, les licenciements, les fins de mission etc...En septembre, notre Business Analyst a vu sa mission arrêtée pour cause de budget. Il ne restait donc plus que des développeurs dans l'équipe. Les choses ont cependant continué à leur train, entre les problèmes de support, les combats avec la hiérarchie pour décider de l'orientation à donner au projet, des technologies à utiliser, des responsabilités, avec dans les débats de forts relents de politique et de lutte pour le pouvoir. Enfin, au milieu de tout ça, je continuais mon travail et mon apprentissage de l'application, relativement ardu, pensant avoir échappé à la vague d'arrêts de contrats. Et voilà qu'un matin du mois de mars, mon N+2, un beau renard des surfaces boudeur qui ne m'adressait d'ordinaire pas la parole, vint me voir. J'ai immédiatement compris qu'il ne venait pas m'annoncer une bonne nouvelle. Et effectivement, il venait me dire que ma mission était arrêtée à la fin du mois, que ce n'était pas une remise en question de mon travail mais bien une conséquence de la crise économique, et que nous étions 3 dans ce cas là. Evidemment je l'ai mal pris, comme une punition. Et évidemment j'ai trouvé ça stupide. Me faire partir quand je n'étais réellement productif que depuis quelques semaines, presque du jour au lendemain, devoir quitter mon équipe, devoir retrouver une mission en pleine crise, ...Fort heureusement, il ne m'a fallu que quelques semaines pour décrocher une mission plus intéressante.
Pour montrer à quel point les entreprises ont des vues à court terme et gèrent mal leurs ressources, quelques mois après mon départ, le responsable des achats de ma précédente mission souhaitait me rembaucher dans un contexte de remontée en puissance de ses projets...
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