Friday, January 26, 2007

Mendicité organisée

Le principe de la mendicité, à la base, est plutôt noble je pense. Des gens dans le besoin demandent la charité, et des gens moins dans le besoin donnent un petit quelque chose, que ce soit par pitié, pour se donner bonne conscience, ou parce que leurs cellules miroirs leur font réaliser qu'ils pourraient un jour devoir faire appel à la charité des bonnes gens. Il y a donc une offre et une demande, et je ne vois rien de mal à ça,...tant qu'il n'y a pas d'abus. Je ne supporte en effet pas les mendiants professionnels. Je pense que ce sont des fainéants, qui profitent du système de la même manière que certains abusent les organismes sociaux, et ce faisant les décrédibilisent. Je ne cherche pas à m'excuser ainsi, mais la raison pour laquelle je ne donne plus d'argent aux mendiants est que je doute toujours de leur sincérité. Par exemple, hier, j'ai assisté à un miracle: un homme s'est levé de son fauteuil roulant, oui m'dame! C'est un monsieur un peu difforme, il est vrai, qui est assis dans son fauteuil roulant une bonne partie de la journée à la sortie de la station Opéra aux Galeries Lafayette. Et donc, hier, je l'ai vu pousser son fauteuil comme un grand, escorté par une fille, qui avait l'air d'une gitane roumaine, en jogging rose. Il avait du mal, parce que ses jambes et ses bras sont un peu mal foutus, mais il poussait son fauteuil, et la fille ne l'aidait pas.
Autre exemple, le petit barbu bedonnant que je vois depuis des années dans le coin de la Défense. Le midi, il s'installe dans le passage entre l'arche de la Défense et les tours de la Société Générale, il prend son air un peu triste mais gentil, il est assis, et il attend que l'argent lui tombe dans le chapeau. Et le soir il attend près du bâtiment de la Coface, même scénario.
Enfin, il y a le petit vieux moustachu à l'air très triste, qui fait la manche dans la station Opéra, suit intelligemment le sens du traffic humain (les gens qui montent le matin, ceux qui descendent le soir) et fait de longues pauses déjeuners. Bref. Tous ces gens m'irritent. Il y a quelques jours, j'ai repensé à l'obligation faite aux Musulmans de faire la charité. Quand on y pense, ça marche comme nos systèmes de sécu et de chômage, en moins concerté (quoique...): finalement, la raison pour laquelle les gens paient des impôts, qui financent nos organismes sociaux, c'est la croyance que le système est juste et le sentiment qu'ils peuvent aussi un jour se trouver en difficulté et vouloir profiter du système d'aide gouvernemental. C'est exactement ce qui se passe pour la charité. Et évidemment, le système est dévoyé, abusé, ce qui érode la confiance des payeurs dans le système et fait qu'ils ne veulent plus payer. C'est pourquoi le gouvernement doit engager plus de moyens pour contrôler les dépenses sociales (qui obtient, est-ce justifié) et lutter contre les filière de la mendicité organisée.

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