Mon expérience en France jusqu'ici se résume à:
- 8 mois dans un grand groupe français de télécommunications
- 14 mois dans une SS2I (société de services en ingénierie informatique) de taille moyenne
Voici ce que j'en retire:
- La SS2I:
J'ai nourri des illusions sur ma SS2I. Comme tout le monde, je connaissais la réputation des SS2I, ces vendeurs de viande, avec leurs commerciaux, leurs soi-disant valeurs, ... Pourtant, j'avais décidé de mettre mes préjugés de côté et de lui accorder le bénéfice du doute, à ma SS2I. Elle avait été plutôt sympa avec moi, en me mettant sur une mission formatrice et en me réintégrant après une première infidélité (au profit de la grande entreprise de telecom). J'ai commencé par payer mon infidélité par une mission que je ne voulais pas faire: très loin du domicile, dans une entreprise peu réputée pour son dynamisme, avec des technologies pas très attractives, dans un domaine d'activité que je fuyais. Après quelques mois, un coup de chance me sortit de la mission et la SS2I me replaça sur une mission intéressante, dans le domaine d'activité qui m'attirait. Tout allait bien. J'eus l'occasion durant cette mission de voir la SS2I sous ses aspects les moins sympathiques, mais pas à mon encontre. Puis la mission s'acheva, et la recherche d'une nouvelle mission commença, très rapidement couronnée de succès. Je n'aurais donc pas connu l'infamie de l'intercontrat si un problème n'était intervenu chez mon nouveau client. Résultat: 2 semaines d'intercontrat, pas de ma faute je le rappelle. Pétri de bonne volonté, plutôt que rester chez moi au chaud, je retourne pour quelques jours, bénévolement, chez mon précédent client avec lequel j'ai un excellent contact. C'est là que la SS2I me demande de prendre quelques uns des jours d'intercontrat à ma charge, en posant des jours de congés. Raisons invoquées: ils ont été sympas avec moi, ça arrangerait le commercial, je pourrais me reposer. Légère pression du chef de BU au passage, je suis gentil et faible de nature, j'accepte. Suite à ça, je me sens humilié, bafoué, et je remets en question mon engagement auprès de la société.
Autre épisode: mon entretien annuel. Je l'avais préparé à l'avance. Il faut évidemment préparer son entretien annuel, faire une liste de revendications et d'arguments. Je pense avoir été plutôt bon à cet exercice, j'ai obtenu le secteur d'activité et le type de mission que je souhaitais. Je n'ai pas obtenu le salaire que je voulais, mais celui que j'avais demandé. J'étais résolu, avant l'entretien, à demander une rémunération donnée. Lors de l'entretien, j'ai craqué, donné une fourchette, et évidemment obtenu le bas de ma fourchette. Dans ces cas là, on peut essayer de se rattraper en demandant une prime...
Il faut donc avoir en tête que l'entreprise et l'employé ont des intérêts divergents, et en général l'entreprise défend ses intérêts plus agressivement que l'employé. Dans une SS2I, l'ingénieur, en tant que marchandise sur laquelle se sustente un commercial, doit affronter les intérêts de l'entreprise et de son commercial. Il ne faut donc pas hésiter à vendre cher sa peau. Il faut défendre ses intérêts, sinon on se fait enfiler comme moi. Je n'ai pas eu le salaire que je voulais, j'ai abandonné des jours de congés, accepté une mission peu intéressante et distante, sans vraiment rien obtenir en retour que je n'aurais pu obtenir ailleurs, voire dans ma SS2I, à moindre coût.
- le grand groupe de telecommunications:
Lorsque j'ai rejoint cette entreprise, j'étais plein de rêves: une mission à l'étranger, des technologies intéressantes, des perspectives de carrière, du dynamisme. Je n'ai rien eu de tout ça (à part la mission à l'étranger). Le projet pris dans son ensemble était effectivement très intéressant, mais mon projet, différent de ce que j'étais censé faire, beaucoup moins. De dynamisme, point. Mais des problèmes de communication, une gestion de projet laissant à désirer, des vieux attendant la retraite, oh oui! J'ai craqué assez rapidement et c'est là que je suis retourné en SS2I. Avec le recul, je m'aperçois qu'il y avait effectivement des possibilités de mouvement et d'évolution de carrière dans cette entreprise, choses difficilement accessibles en SS2I, mais qu'il eut fallu plus de patience de ma part. 2 ans, ce qui est jouable. Ce sont 2 années durant lesquelles il ne faut pas perdre de temps, apprendre un maximum, nouer des contacts à différents niveaux de l'entreprise, se faire connaître et apprécier, prendre des responsabilités, prendre connaissance des différents types de postes et des moyens de les atteindre.
Quelques principes à retenir:
- Si on ne demande rien, on n'a rien
- Faire en sorte que l'on nous soit toujours redevable
- Ne jamais découvrir toutes ses positions; plus on donne d'information, plus l'autre a de chances de négocier en sa faveur
- l'entreprise est là pour gagner de l'argent, pas pour être gentille avec ses employés, et si elle l'est, c'est qu'elle veut obtenir quelque chose en retour. Donc pas de sentiments à avoir (j'exclus le cas des TPE où des liens étroits peuvent se nouer entre patron et employés)
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